Le millésime 2014 Grand Guilhem

Le millésime 2014 au Domaine Grand Guilhem : le goût de la rencontre !
Tout a commencé le jeudi 11 septembre à 6h45 avec la récolte des Maccabeo et Grenache Blanc pour l’élaboration du Vallée du Paradis Blanc 2014. Vendanges en cagettes et sélectives, la consigne étant pour l’ensemble du domaine de « Couper uniquement les grappes que vous avez envie de manger ! » Tous les vendangeurs, quelle que soit leur nationalité, comprennent sans problème. La parcelle de Maccabeo est une belle et jeune vigne alors que les Grenache blancs sont triés dans 3 parcelles centenaires complantées en Grenache blanc, gris et noir. Au final, un assemblage de 70% Maccabeo et 30% Grenache blanc. A midi, tout le monde s’arrête car les raisins commencent à chauffer et le pressurage est réalisé dans le pressoir pneumatique, loué pour l’occasion comme chaque année. Un petit refroidissement avec passage dans le tank à lait pour aider au débourbage des jus. La fermentation – uniquement à partir des levures indigènes – sera faite ensuite à 70% en cuve et 30% en barrique pour l’obtention d’une plus grande complexité aromatique. La globalité du millésime 2013, élaboré sur le même principe, a été commercialisée en moins de 6 mois ; on continue donc de la même façon pour 2014.
Le lendemain matin, on passe au Vallée du Paradis Rosé avec les Grenache gris & noirs des 3 parcelles préalablement citées auxquelles on ajoute une belle et jeune Syrah de 12 ans. Deux heures dans le pressoir pneumatique permettront d’obtenir la jolie couleur souhaitée, ni trop pâlotte ni trop foncée.
Quelques jours d’attente pour passer au « gros morceau » : le rouge ! Du Fitou bien sur mais aussi, une envie de construire un nouveau vin qui sera un assemble de cépage blanc (je me suis gardé du Maccabeo) et de cépages rouges (Syrah & Grenache) ! Ce sera donc un Vin de France : « Le pointilliste 2014 », qui sera élevé en jarres tournées à la main à Castelnaudary. A suivre…
Les parcelles de Syrah étant mûres à souhait, nous allons commencer par elles samedi 20 et dimanche 21 septembre. Encore un break pour attendre les premières parcelles de Grenache les 26, 27 puis de Carignan les 28 et 29 septembre pour reprendre ensuite le 4 octobre pour ramasser les Grenaches plus tardifs et la parcelle de Mourvèdre qui se laisse toujours attendre. Deux cuvée de Fitou se préparent : la cuvée Grand Guilhem, assemblage de 40% Carignan, 40% Grenache, 15% Syrah et 5% Mourvèdre ; la cuvée Fitou Angels est issue d’une unique parcelle plantée en 1892 (!) et constituée de 80% de Carignan et 20% Grenache; son élaboration est totalement différente avec une vinification intégrale en barrique – 5 barriques : 1 neuve, 1 d’un vin, 1 de 2 vins, 1 de 3 vins et 1 de quatre vins – sans aucun ajout de sulfites et toujours à partir des levures indigènes. Toujours vendangés en cagettes, pour l’intégralité des raisins, l’érafloir-fouloir manuel permet à chaque vendangeur(euse) de se faire les biceps avant la mise en cuve ou en barrique !
Dans tous les cas, la globalité des vins élaborés répond à la charte de l’Association des Vins naturels qui, avec comme pré requis d’être officiellement certifié en Agriculture Biologique, exige une vendange manuelle, une fermentation alcoolique uniquement à partir des levures indigènes, aucun ajout de sulfites ou un ajout minimum permettant de ne pas dépasser la dose de 30 mg de SO2 total pour les vins rouges et de 40 mg pour les vins blanc & rosé (5 fois moins que pour les vins conventionnels) et l’ajout d’aucun autre intrant.
Toutes les fermentations démarrent naturellement dans les 2 jours suivant l’encuvage; remontages, pigeages, délestages et tours de barriques alternent selon l’état d’avancement et…le « feeling » du vigneron. Après 3 semaines de macération et des dégustations quotidiennes, le moment est venu pour commencer les premiers pressurages. Beaucoup d’huile de coude : une bonne journée de travail pour pressurer une cuve de 10 ou 15 hl dans mon petit pressoir à cliquet… Dans tous les cas, un seul pressurage, sans rebêchage, on perd du jus bien sur mais c’est le qualitatif qui est visé !
Pour le blanc et le rosé, c’est un « batonnage » quotidien, pour remettre les lies en suspension et ainsi protéger de ‘oxydation et apporter du « gras » en bouche.
Une bien belle année, des raisins vendangés à maturité optimale, des vendangeurs motivés et respectueux et un toujours aussi beau terroir devraient permettre d’élaborer de belles bouteilles pour le plaisir de tous les amateurs de vins à émotion.
Le Domaine Grand Guilhem, c’est « Le goût de la rencontre ». A bientôt !